Ne vous êtes-vous jamais demandé quelle quantité de carbone pouvait contenir un arbre ? et une spatule ?
Un arbre est constitué d’eau (50%) et de matière sèche (50%). La moitié de sa masse sèche est faite de carbone (C).
Lorsqu’on brûle 1 kg de matière sèche de bois, on obtient 1,83 kg de dioxyde de carbone (CO2).1
D’après l’ONF, un hêtre de 30 m avec un diamètre de tronc au sol de 80 cm pèse environ 10 tonnes.2
Il reste donc 5 tonnes de matière sèche constituées de 2500 kg de carbone. Ce qui nous fait 4575 kg de CO2.
Pour une spatule de 60 g (Spat’ 48), il ne reste que la matière sèche, on a donc 109,8 g de CO2.
Pour autant, le bilan carbone de ma spatule n’est pas positif.
En effet, dans son travail, Philippe Leturcq explique que l’exploitation du bois à un fort impact carbone. Pour un arbre de qualité, seulement un cinquième est conservé durablement dans le bois d’œuvre. Le reste est du déchet qui est brûlé ou décomposé sur place lors de l’abattage. L’exploitation de la forêt produit également du CO2 à cause des combustibles fossiles.
Cet ancien chercheur du CNRS conclut sur le fait que, croire qu’un bâtiment est à impact carbone positif s’il est construit en bois est une fausse croyance menant à polluer toujours plus. Il explique également que, utiliser le bois comme combustible à la place des combustibles fossiles relâche autant de carbone dans l’atmosphère que ceux-ci.
La forêt non exploitée reste un meilleur puit à carbone que la construction bois.
1 athmosphere. Rev. For. Fr. LXXII – 6-2020 – © AgroParisTech, 2020 525, ENVIRONNEMENT, CULTURE ET SOCIÉTÉ Empreinte carbone de la forêt et de l’utilisation de son bois, Philippe Leturcq.